Je vous envoie mon témoignage de l'expérience vécue lors de mon séjour en juillet 2020.
J'ai essayé de relater mon parcours, pourquoi et comment j'ai découvert ce séjour, ce que j'y ai vécu et comment cela se passe depuis mon retour.
Par ailleurs, j'ai pris connaissance de votre projet. Je trouve très bien que vous réfléchissiez à une continuité de ce que vous avez créé et sur la transmission de votre expérience si précieuse. Il y a trop peu de lieux qui proposent une telle approche et pour ma part, cela correspondait vraiment à mes besoins. J'envisage d'ailleurs de revenir !

Encore MERCI !
Sophie

Une expérience salutaire pérenne

Après des années en quête de bien être sans comprendre vraiment l’origine de certains blocages, j’ai décidé de passer 5 jours au centre de ressourcement à Castelnau Pégayrolles. Je voulais notamment en finir avec le stress intense et démesuré (accélérations du rythme cardiaque, chaleurs…) dès que je dois prendre la parole devant plusieurs personnes que cela soit dans le domaine professionnel ou dans la vie privée. J’avais aussi des difficultés à accepter mon corps. Depuis plusieurs mois, à l’écoute de mon corps, je m’étais aperçu que je contractais mon ventre en permanence. A chaque fois que j’y pensais, il fallait que je m’oblige à détendre les muscles abdominaux. Je voulais également me détacher d’une peur incontrôlée des araignées qui me pesait depuis l’enfance. N’adhérant pas aux réponses médicamenteuses (bétabloquants, anti-dépresseurs…) proposées par la médecine traditionnelle, je me suis tournée vers des méthodes alternatives comme la sophrologie, le Qi Gong… et un jour une ostéopathe m’a parlé de la méthode Tipi. J’ai alors recherché des professionnels qui travaillaient sur le sujet, ce qui m’a amené jusqu’au site du corps mémoire.

En lisant les articles et les témoignages, je me suis dis que les différentes approches proposées au centre correspondaient à mes attentes ou plutôt à mes besoins. J’ai pensé que Francis, avec son expérience, pouvait m’aider à évoluer dans mon parcours. Malgré une vie de couple heureuse et un travail qui me passionne, je me trouvais en situation d’épuisement professionnel mais aussi personnel avec 2 enfants en bas âge. J’avais un réel besoin de me retrouver et de faire une parenthèse dans ma vie, comme pour préparer un nouveau départ.
C’est donc à la fois avec des besoins que je suis arrivée au centre, mais dans l’inconnu de ce que j’allais y vivre concrètement. Justement, qu’est ce que j’y ai vécu… ? Très difficile de trouver les mots et de décrire ce qu’il s’est passé tant cela concerne l’intime intérieur de soi…

Lors de nos échanges, les mots de Francis se transformaient en clés qui flottaient dans l’air, comme en apesanteur, et que je décidais d’attraper ou pas, en choisissant celles qui me permettaient d’ouvrir des portes intérieures. Au fil des discussions, les paroles de Francis chargées de métaphores, donnent à la fois des pistes de réflexion mais sont aussi parfois déstabilisantes. Et c’est justement en bousculant mes pensées et mes pseudo certitudes que j’ouvrai de nouvelles portes qui menaient à d’autres portes et ainsi de suite, en découvrant un véritable labyrinthe intérieur que je n’aurais imaginé… Cela m’a permis de remettre en question des croyances, des fausses idées que j’avais de moi et que je m’efforçais d’entretenir, par peur du changement, ou peut-être par peur de ne plus être la personne que j’imaginai être et de devenir enfin moi. En effet, en quête de perfection permanente et en voulant inconsciemment ressembler à la petite fille parfaite qu’il «fallait» être ; mais selon qui, selon quel critère ? D’ailleurs existe-t-il vraiment des critères fondés, des modèles ??? Pourquoi avoir passé toutes ces années enfermée dans un modèle qui ne me correspondait pas vraiment. Ainsi, au-delà de toutes ses portes, j’ai compris que j’avais un énorme bouclier à travers des contractions abdominales comme pour me protéger, mais de qui, de quoi ??? Y avait-il un lien avec l’acceptation de mon corps ???? Avoir conscience de tous ces mécanismes de protection, c’est déjà avancer vers la « libération ». L’écoute bienveillante de Francis aidait à canaliser les échanges en évitant de se disperser, de s’égarer, et c’est aussi dans ces moments que son expérience était précieuse.

Les 2 premiers jours ont été éprouvants car très intenses en émotions. Le premier jour, nous avons beaucoup échangé et pratiqué le revécu sensoriel par rapport au stress lié à la prise de parole. Le deuxième jour, après avoir évoqué dans nos discussions des moments qui m’ont marqué, je me suis rendue compte que toute ma vie, je me suis efforcée de ne pas blesser les gens, de ne pas les mettre en colère… en m’oubliant complètement et en prenant toujours sur moi. Je m’étais « endurcie », comme devenue insensible et je n’arrivais plus à pleurer depuis plusieurs années, comme si les émotions restaient enfouies. Puis, lors de la seconde séance, mes larmes se sont mises à couler sans pouvoir les arrêter. De mes yeux s’écoulait un flot de larmes libératrices sans sanglots, comme s’ils évacuaient un bassin de larmes enfermées depuis des années.

Ensuite, Francis m’a proposé un massage. J’ai eu du mal à me dénuder, prise dans une dualité dans le sens où d’un côté j’aurai voulu dire Non car c’était une épreuve pour moi, mais d’un autre côté, j’étais venue pour lever des blocages ! C’est ensuite en confiance que je me suis mise nue sous le paréo sur la table de massage. Francis a alors procédé au massage qui est bien plus qu’un massage… , tout en me parlant pour m’aider à lâcher prise et rassurée par sa respiration profonde, les larmes se sont remises à couler sans s’arrêter. Il m’a fait prendre conscience que j’allais pouvoir être libre de vivre en oubliant la petite fille que j’étais. A la fin du massage, il m’a enveloppé dans le drap qui couvrait la table et, comprenant que j’avais besoin d’être seule, il m’a laissé finir « mon deuil » de ces années d’emprisonnement intérieur. Et là, j’ai eu une sensation étonnante, emmaillotée dans le drap telle une chrysalide, je me suis vue comme un papillon sortant de son cocon… Belle image pour une « re-naissance » !

Très éprouvant et très émouvant, mais une expérience à vivre pour se sentir enfin détendue et libérée !

Le 3ème jour était très particulier, dans le sens où j’ai revécu ma naissance, après une nuit agitée, un peu chamboulée par les jours précédents. Née d’une césarienne et mise en couveuse les heures suivantes, lors de la séance, Francis m’a invité à être dans le ressenti de cette situation : « je suis fragile, seule, j’ai froid, je ne sais pas où je suis, je veux qu’on me touche, qu’on me prenne dans les bras, et je ne veux plus qu’on m’abandonne». Francis m’a conseillé durant le reste de la journée de rassurer cette petite fille fragile, ce que j’ai fait à plusieurs reprises, jusqu’au moment où j’ai senti qu’elle avait compris que ce n’était pas un abandon et qu’il n’était plus nécessaire de la rassurer. Cette expérience était assez troublante en se retrouvant dans le rôle de sa propre mère…
Francis s’est ensuite approché et m’a pris dans ses bras bienveillants et là, malgré l’effet de surprise qui aurait pu provoquer un état de stress, je me suis laissée aller à mon ressenti, je me sentais bien, et il n’y a eu aucune réaction de chaleur ou de crispation.

Les 2 derniers jours ont ensuite conforté les 3 jours précédents en abordant la peur inconsciente des araignées et à travers le revécu sensoriel, puis nous avons échangé sur l’épuisement.
A l’issue du séjour, j’étais apaisée, comme si j’avais laissé un lourd fardeau, et ma respiration était plus calme sans avoir à pratiquer la respiration de pleine conscience.

6 mois après mon séjour, voici les changements que j’ai pu constater

- Mon ventre est toujours détendu. J’y repense régulièrement, et, à mon grand étonnement, il n’y a plus ces contractions que j’avais depuis longtemps, bien trop longtemps.

- Mon rapport aux araignées à bien changé. Durant le séjour, lors d’une séance nous avions fait du revécu sensoriel sur un souvenir où j’avais eu très peur d’une araignée, en ayant surtout peur de sentir son contact sur ma peau. Je me suis alors imaginé la même situation mais en touchant l’araignée, et Francis m’avait alors demandé ce que je ressentais et je lui avais répondu « c’est doux ». Un mois après le séjour, alors que j’étais pieds nus dans mon jardin, une grosse araignée m’est passée sur le pied, et là, au lieu de secouer mon pied en criant comme je l’aurai certainement fait avant, j’ai juste esquissé un sourire en me disant « oh, c’est doux ! » Mon cerveau avait gardé en mémoire la visualisation mentale que j’avais faite lors de la séance ! Je n’en revenais pas. Puis, j’ai trouvé une grosse araignée dans mon garage sur un sac, j’ai pris le sac et je l’ai mise dehors sans avoir aucune appréhension qu’elle remonte jusqu’à ma main. C’est fabuleux ! J’aurai dû faire cette expérience plus tôt !

- En ce qui concerne la prise de parole, en réunion, c’est encore un peu difficile mais j’arrive à franchir le pas sans avoir des émotions démesurées. Il reste encore un peu de travail sur la confiance en soi à faire mais il y a eu une réelle avancée ! C’est une grande satisfaction car aujourd’hui je ne suis plus dans l’évitement.

- Le rapport à mon corps et à ma personne a aussi changé. La peur du jugement s’est estompée, je suis moi telle que je suis et j’accepte de voir mon corps tel qu’il est et non plus tel qu’il devrait être (selon qui et selon quoi d’ailleurs. Je suis en accord avec mes pensées. Je me préserve, à l’écoute de mes ressentis de mes envies, et je ne m’épuise plus à me demander ce que les autres vont penser de moi. Je me suis retrouvée, moi et mon corps, en étant beaucoup moins exigeante envers moi même après avoir balayé le « sois parfaite » de mon esprit. J’apprends encore à m’auto-discipliner au quotidien pour m’accorder davantage de temps et m’investir un peu moins dans mon travail pour ne pas m’épuiser. Je me sens moins fatiguée et ressens moins le besoin de faire des siestes qui m’étaient avant indispensables pour récupérer.

Ce séjour m’a permis de prendre du recul et de voir la vie autrement. Cette parenthèse a été très bénéfique, dans un lieu où il m’a semblé être dans un autre espace-temps. Entre les séances et les balades dans les beaux paysages environnants, j’ai pu vraiment me ressourcer en quelques jours, loin du rythme effréné du quotidien. J’ai apprécié le calme du village, la lenteur des pas de Francis et son écoute active sans regarder sa montre si nos échanges nécessitaient un dépassement d’heure… Prendre le temps, le temps de marcher lentement, le temps de penser à soi, le temps de lire, le temps de se balader ou le temps de ne rien faire tout simplement ! Je continue de repenser aux paroles de Francis qui m’aident à lever toutes les parades que j’avais mises en place pour éviter des émotions. En effet, mieux vaut les accepter que de lutter contre ses émotions, et les anticiper c’est déjà être en lutte. J’ai vraiment l’impression d’avoir chamboulé mon mode de fonctionnement intérieur, comme le puzzle de sa vie qu’on reconstitue en regardant chaque pièce sous un autre angle…

Réponse de Francis

Merci Sophie pour ce témoignage très précis. Ces nouvelles que je reçois de temps à autre me permettent de mieux appréhender ce qui se passe pendant les séjours et aussi de savoir que ce travail produit des effets durables. Sans ces témoignages, je ne pourrais qu'imaginer que ces rencontres sont utiles, vous m'en donnez la confirmation.

Je me souviens que vous m'avez exposé que vous aviez trois difficultés (en dehors du reste...) : la proximité, le toucher et la nudité. J'ai dû vous répondre que vous étiez au bon endroit ! Vous avez été vaillante. Je vous cite quelquefois et cela aide certaines personnes qui hésitent à faire un pas qui leur semble difficile. Il y a quelques jours, j'ai entendu : "...finalement, je suis venue pour ça !". C'est ce que j'explique dans la page sur les séjours connaissance de soi que je viens de remanier : on ne peut pas changer en restant la même !

Au delà du mieux être désiré, il est possible de rencontrer un désir de mieux se connaître et un désir de liberté. Il s'agit de répondre à ce désir. Et c'est ce que vous avez fait. Pour vous-même. En démarrant à partir d'une demande concrète à propos de peurs bien ciblées, vous êtes allée à la rencontre des racines inconscientes de ces peurs. Soyez-en remerciée pour vous-même et pour toutes les personnes qui suivront ce chemin sur lequel vous avez osé vous engager.

Pour ce qui est du projet, j'ai semé quelques graines. Nous verrons bien si elles germent et sous quelle forme. Il semblerait que cela soit déjà un peu le cas au travers de quelques mouvements encore discrets et souterrains mais manifestes.

Vous êtes la bienvenue,
Francis