A propos du lâcher-prise

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Le Corps Mémoire

Visiteur,
Il y a quelques temps, à la suite d'une séance une cliente me dit "c'est la deuxième fois de ma vie que je vis un tel lâcher prise". Je comprends ce qu'elle veut dire et c'est une bonne nouvelle évidemment mais à y regarder de plus près, moi qui l'accompagnais pendant cette séance, je peux vous dire qu'il ne s'agissait pas de lâcher-prise, même si c'est avec ce mot qu'elle a décrit son vécu et qu'il correspond bien à son impression finale. Au contraire de lâcher-prise, elle a maintenu avec persévérance le cap de la présence tout au long de la séance.

Pour illustrer ce point de vocabulaire qui peut être important pour nous orienter quand nous ne savons pas comment lâcher-prise, je prends l'exemple d'un voilier. Lâcher-prise correspondrait à lâcher la voile et lâcher la barre. Alors on pourrait dire : "j'ai lâché-prise, je vais où le vent me mène". Bravo. Félicitations ! Mais la réalité est plus triviale : je pars tout simplement à la dérive. Et ce n'est pas ce qu'elle a fait. Elle a maintenu le cap fermement pour rester présente, accueillir, dire oui à ce qu'elle vivait d'instant en instant. Cela demande une sorte d'effort, qui ne nécessite pourtant pas de tension, qui est celui de maintenir le "oui" de bout en bout là où à chaque seconde je suis tenté-e de dire "non". Non, c'est trop douloureux, non, c'est trop lourd, non, ce n'est pas pour pour moi, non, c'est trop injuste, non, ce n'est pas ma place etc. A chaque instant, la tentation de dire non est là et à chaque instant, je dis "oui". C'est ce qu'elle m'a dit d'ailleurs : "je sentais la douleur et je l'acceptais en tant que telle, je ne me retirais pas. Et j'accueillais ainsi tout ce que je vivais". Oui, c'est douloureux, oui je trouve cela injuste, oui c'est lourd, oui c'est ma place de vivre cela, oui c'est pour moi... Puisque c'est ce que m'apporte la vie maintenant.

Sur la cheminée* du centre de ressourcement il y a ces mots d'Olivier Humbert : "La vie ne nous fait pas vivre des choses qui ne sont pas à vivre".

Ne vous trompez pas avec ce mot de lâcher-prise. Il demande une ténacité, une persévérance hors de l'ordinaire, ce qui en fait la rareté. Apprenez à maintenir le cap !


Francis Lemaire
www.le-corps-memoire.fr

 

*Il n'y a pas vraiment de cheminée au centre de ressourcement mais c'est là que nous gravons les choses importantes ;-)


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